Annie Mignard  écrivain

dossier de presse de “Écrire aujourd’hui”



LE MATIN - Bernard Frank


ÉCRIRE AUJOURD’HUI



    Je ne sais pas si c’est le printemps qui veut ça, mais les écrivains, après avoir hiberné dans leur terrier comme des marmottes, montrent leur museau partout à la devanture des numéros spéciaux. C’est au tour d’Autrement, dans un numéro spécial, Écrire aujourd’hui, de tenter des “autoportraits d’écrivains sur fond de siècle”. La petite classe est animée par Annie Mignard, née à Nice (a écrit un roman, La Vie sauve (Grasset) et en prépare un autre) qui, dans son discours d’ouverture, nous dit: “J’ai toujours adoré lire chez les écrivains les correspondances, journaux intimes, conversations écrites, ce langage de confiance qu’ils ne tiennent qu’entre eux, ou pour plus de sûreté, à eux-mêmes, et où s’entremêlent le travail, la vie, les rêves au coeur de la création littéraire. De nos jours, les écrivains ne se lisent guère les uns les autres, ne dialoguent plus autant qu’avant. Ici, ils le font. Ce livre est une conversation. On n’est pas génial tout seul...”



Je crois que ce numéro passionnera ceux qui s’intéressent sous toutes ses formes à la chose littéraire. Surtout la dernière partie, consacrée à la vie du livre: on entend une attachée de presse, Claudine Lemaire, parler de son métier avec beaucoup de bon sens: “On parle de grand public à partir de 15.000, 20.000 exemplaires... C’est souvent par l’attachée de presse que l’éditeur garde lien avec l’auteur. Toutes



ses demandes aboutissent chez nous, on est l’oreille à qui il peut parler, se plaindre de problèmes pratiques (histoires de paiement, de photos) ou psychologiques.”



Dans ce même numéro s’expriment des personnes que ni l’écrivain ni le lecteur n’ont l’habitude de rencontrer. Ainsi le représentant: “Je suis représentant en province. Je pars le lundi matin, je rentre le vendredi soir, en tournée à Lyon, à Grenoble et à Saint-Étienne; et une fois par mois, je monte à Paris pour la réunion des représentants. Il y a deux aspects dans mon travail: le réassortiment sur catalogue, et la présentation des nouveautés”, etc.



On a même eu la bonne surprise de rencontrer l’ami  Daniel Rondeau, chef des pages Livres à Libération, qu’Annie Mignard interroge sur la critique et “les reproches ouverts et larvés à l’encontre du corps des critiques”. Personnellement, Rondeau ne se considère pas comme un critique, il se verrait plutôt en grand reporter de la littérature. Maintenant, si on veut, entre deux avions, lui arracher à tout prix des noms de critiques valables (il met, cela va de soi, les critiques de Libé entre parenthèses. Ca fausserait le jeu puisqu’ils sont tous bons), il y en a deux qui surnagent: “Le premier est Rinaldi. C’est clair... L’autre est Poirot-Delpech. Tout le monde en dit souvent le plus grand mal. N’exagérons pas..., il peut être très bon.” Effectivement, je crois me souvenir qu’il avait dit grand bien de Trans Europe Express, de Rondeau.