Annie Mignard  écrivain

Annie Mignard



      Comment je conçois mes nouvelles






J’ai écrit "Comment je conçois mes nouvelles", accompagné d'une bio-bibliographie, dans 131 Nouvellistes contemporains par eux-mêmes, ouvrage coordonné par Claude Pujade-Renaud et Daniel Zimmermann, éd. Manya/Festival de la nouvelle de Saint-Quentin, 1993, pp. 220-222.

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. La taille de mes nouvelle va de 5 à 40 feuillets. Ni la miniature ni le cent points figure.


. Elles racontent une histoire entière: un personnage (deux parfois) traverse quelque chose de capital pour lui (et pour moi). Ce qui m’intéresse, c’est comment il le traverse.


. Cela donne sa forme à la nouvelle. Elles ont souvent une forme arrondie de galet (Le Pré Callot - Histoire de Camille - Jour de juin - Les premiers pas). Quelquefois une forme de train (Le Boucher Tusco). De cube (Le Père lourd). Mais souvent de galet. C’est parce qu’à la fin le sens - le trait - revient sur l’histoire, même si c’est pour mieux repartir dans une autre spirale (dans mes romans il s’ouvre).


. S’il y a rythme et musique, ils sont dans cette forme générale. Aussi bien, certaines nouvelles ont pour moi une forme de complainte ou de refrain (Le Dos salé - Le Jour des chaussures).


. Les personnages: ce qui leur arrive passe par leur corps. Je pars des sensations de leur corps. De même, je me fais sentir pour sortir le mot juste. Écrire est physique.


. Le style: je peins latin. J’aime que le trait soit simple; que l’oeil soit toujours tenu et suive souplement; qu’il voie ce que je montre avec une impression de transparence et de luminosité comme à travers une eau limpide.


. Unité du recueil: un recueil doit avoir une très forte unité de thème, et un mouvement (= un sens) interne.


               © Annie MIGNARD

sur mon travail

Manuscrit_Tusco.html